Découverte de Tahiti  par Louis-Antoine de Bougainville

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1
Après la Patagonie
A l’entrée du Pacifique
30.01.1768 - Voir la carte
2
L’île des Lanciers
Akiaki
22.03.1768 - Voir la carte
3
Découverte des Tahitiens et de leurs moeurs
Tahiti
04.04.1768 - Voir la carte
4
Atterrage
Tahiti
06.04.1768 - Voir la carte
5
Etablissement d’un camp français
Tahiti
07.04.1768 - Voir la carte
6
Meurtres et avaries
Tahiti
10.04.1768 - Voir la carte
7
Paix faite avec les Insulaires
Tahiti
13.04.1768 - Voir la carte
8
Regret des Insulaires à notre départ
Tahiti
15.04.1768 - Voir la carte

Louis-Antoine de Bougainville

Lorsque nous fûmes dans la mer Pacifique, je convins avec le commandant de l’Étoile, qu’afin de découvrir un plus grand espace de mers, il s’éloignerait de moi dans le sud tous les matins à la distance que le temps permettrait sans nous perdre de vue, que le soir nous nous rallierions, et qu’alors il se tiendrait dans nos eaux environ à une demi-lieue. Par ce moyen, si la Boudeuse eût rencontré la nuit quelque danger subit, l’Étoile était dans le cas de manœuvrer pour nous donner les secours que les circonstances auraient comportés. Cet ordre de marche a été suivi pendant tout le voyage.

 

Le 30 janvier, un matelot tomba à la mer ; nos efforts lui furent inutiles, et jamais nous ne pûmes le sauver : il ventait grand frais, et la mer était très grosse.

 

 

 

 

Nous courûmes, pendant le mois de mars, le parallèle des premières terres et îles qui sont marquées sur la carte de M. Bellin sous le nom d’îles de Qwiros. Le 21, nous prîmes un thon, dans l’estomac duquel on trouva, non encore digérés,quelques petits poissons dont les espèces ne s’éloignent jamais des côtes. C’était un indice du voisinage de quelques terres. Effectivement le 22, à six heures du matin, on eut en même temps connaissance de quatre îlots dans le sud-sud-est cinq degrés est et d’une petite île qui nous restait à quatre lieues dans l’ouest. Je nommai les quatre îlots les quatre Facardins ; et comme ils étaient trop au vent, je fis courir sur la petite île qui était devant nous. A mesure que nous l’approchâmes, nous découvrîmes qu’elle est bordée d’une plage de sable très unie, et que tout l’intérieur est couvert de bois touffus, au-dessus desquels s’élèvent les tiges fécondes des cocotiers. La mer brisait assez au large au nord et au sud, et une grosse lame qui battait toute la côte de l’est nous défendait l’accès de l’île dans cette partie. Cependant la verdure charmait nos yeux et les cocotiers nous offraient partout leurs fruits et leur ombre sur un gazon émaillé de fleurs ; des milliers d’oiseaux voltigeaient autour du rivage et semblaient annoncer une côte poissonneuse; on soupirait après la descente. Nous crûmes qu’elle serait plus facile dans la partie occidentale, et nous suivîmes la côte à la distance d’environ deux milles.

Partout nous vîmes la mer briser avec la même force, sans une seule anse, sans la moindre crique qui pût servir d’abri et rompre la lame. Perdant ainsi toute espérance de pouvoir y débarquer, à moins d’un risque évident de briser les bateaux, nous remettions le cap en route, lorsqu’on cria qu’on voyait deux ou trois hommes accourir au bord de la mer. Nous n’eussions jamais pensé qu’une île aussi petite pût être habitée, et ma première idée fut que sans doute quelques Européens y avaient fait naufrage. J’ordonnai aussitôt de mettre en panne, déterminé à tenter tout pour les sauver. Ces hommes étaient rentrés dans le bois ; bientôt après ils en sortirent au nombre de quinze ou vingt et s’avancèrent à grands pas ; ils étaient nus et portaient de fort longues piques qu’ils vinrent agiter vis-à-vis les vaisseaux avec des démonstrations de menaces ; après cette parade ils se retirèrent sous les arbres, où on distingua des cabanes avec les longues vues.

 

Ces hommes nous parurent fort grands et d’une couleur bronzée.

 

J’ai nommé l’île qu’ils habitent l’île des Lanciers.

 

 

 

Vue de Tahiti par Commerson

Le 2 avril, à dix heures du matin, nous aperçûmes dans le nord nord-est une montagne haute et fort escarpée qui nous parut isolée ; je la nommai le Boudoir ou le pic de la Boudeuse. Nous courions au nord pour la reconnaître, lorsque nous eûmes la vue d’une autre terre dans l’ouest-quart-nord-ouest, dont la côte non moins élevée offrait à nos yeux une étendue indéterminée. Nous avions le plus urgent besoin d’une relâche qui nous procurât du bois et des rafraîchissements, et on se flattait de les trouver sur cette terre. Il fit presque calme tout le jour. La brise se leva le soir, et nous courûmes sur la terre jusqu’à deux heures du matin que nous remîmes pendant trois heures le bord au large. Le soleil se leva enveloppé de nuages et de brume, et ce ne fut qu’à neuf heures du matin que nous revîmes la terre dont la pointe méridionale nous restait à ouest-quart-nord-ouest ; on n’apercevait plus le pic de la Boudeuse que du haut des mâts. Les vents soufflaient du nord au nord-nord-est, et nous tînmes le plus près pour atterrer au vent de l’île. En approchant, nous aperçûmes au-delà de sa pointe du nord une autre terre éloignée, plus septentrionale encore, sans que nous pussions alors distinguer si elle tenait à la première île ou si elle en formait une seconde.

 

Pendant la nuit du 3 au 4, nous louvoyâmes pour nous élever dans le nord. Des feux, que nous vîmes avec joie briller de toutes parts sur la côte, nous apprirent qu’elle était habitée. Le 4, au lever de l’aurore, nous reconnûmes que les deux terres, qui, la veille,nous avaient paru séparées, étaient unies ensemble par une terre plus basse qui se courbait en arc et formait une baie ouverte au nord-est. Nous courions à pleines voiles vers la terre, présentant au vent de cette baie, lorsque nous aperçûmes une pirogue qui venait du large et voguait vers la côte, se servant de sa voile et de ses pagaies.

Elle nous passa de l’avant et se joignit à une infinité d’autres qui, de toutes les parties de l’île, accouraient au-devant de nous. L’une d’elles précédait les autres ; elle était conduite par douze hommes nus qui nous présentèrent des branches de bananiers, et leurs démonstrations attestaient que c’était là le rameau d’olivier. Nous leur répondîmes par tous les signes d’amitié dont nous pûmes nous aviser ; alors ils accostèrent le navire, et l’un d’eux, remarquable par son énorme chevelure hérissée en rayons, nous offrit avec son rameau de paix un petit cochon et un régime de bananes. Nous acceptâmes son présent, qu’il attacha à une corde qu’on lui jeta ; nous lui donnâmes des bonnets et des mouchoirs, et ces premiers présents furent le gage ne notre alliance avec ce peuple.

 

Montagnes à Taïti.
Bientôt plus de cent pirogues de grandeurs différentes, et toutes à balancier, environnèrent les deux vaisseaux. Elles étaient chargées de cocos, de bananes et d’autres fruits du pays. L’échange de ces fruits délicieux pour nous contre toutes sortes de bagatelles se fit avec bonne foi, mais sans qu’aucun des insulaires voulût monter à bord. Il fallait entrer dans leurs pirogues ou montrer de loin les objets d’échange ; lorsqu’on était d’accord, on leur envoyait au bout d’une corde un panier ou un filet ; ils y mettaient leurs effets, et nous – les nôtres, donnant ou recevant indifféremment avant que d’avoir donné ou reçu, avec une bonne foi qui nous fit bien augurer de leur caractère. D’ailleurs nous ne vîmes aucune espèce d’armes dans leurs pirogues, où il n’y avait point de femmes à cette première entrevue.

 

Les pirogues restèrent le long des navires jusqu’à ce que les approches de la nuit nous firent revirer au large ; toutes alors se retirèrent. […]

A bord de l’Étoile, il monta un insulaire qui y passa la nuit sans témoigner aucune inquiétude.

 

Nous employâmes la journée suivante à louvoyer, et, le 6 au matin nous étions parvenus à l’extrémité septentrionale de l’île. Une seconde s’offrit à nous, mais la vue de plusieurs brisants qui paraissaient défendre le passage entre les deux îles, me détermina à revenir sur mes pas chercher un mouillage dans la première baie que nous avions vue le jour de notre atterrage. Nos canots, qui sondaient en avant et en terre de nous, trouvèrent la côte du nord de la baie bordée partout, à un quart de lieue du rivage, d’un récif qui découvre à basse mer. Cependant, à une lieue de la pointe du nord, ils reconnurent dans le récif une coupure large de deux encâblures au plus, dans laquelle il y avait trente à trente-cinq brasses d’eau, et en dedans une rade assez vaste où le fond variait depuis neuf jusqu’à trente brasses. Cette rade était bornée au sud par un récif qui, partant de terre, allait se joindre à celui qui bordait la côte.

 

Nos canots avaient sondé partout sur un fond de sable, et ils avaient reconnu plusieurs petites rivières commodes pour faire de l’eau. Sur le récif du côté du nord il y a trois îlots.

 

Ce rapport me décida à mouiller dans cette rade, et sur-le-champ nous fîmes route pour y entrer. Nous rangeâmes la pointe du récif de tribord en entrant, et dès que nous fûmes en dedans, nous mouillâmes notre première ancre sur trente-quatre brasses, fond de sable gris, coquillages et gravier, et nous étendîmes aussitôt une ancre à jet dans le nord-ouest pour y mouiller notre ancre d’affourche. L’Etoile passa au vent à nous et mouilla dans le nord à une encâblure. Dès que nous fûmes affourchés, nous amenâmes basses vergues et mâts de hune.

A mesure que nous avions approché la terre, les insulaires avaient environné les navires. L’affluence des pirogues fut si grande autour des vaisseaux que nous eûmes beaucoup de peine à nous amarrer au milieu de la foule et du bruit. Tous venaient en criant « tayo », qui veut dire « ami », et en nous donnant mille témoignages d’amitié ; tous demandaient des clous et des pendants d’oreille. Les pirogues étaient remplies de femmes qui ne le cèdent pas pour l’agrément de la figure au plus grand nombre des européennes, et qui, pour la beauté du corps, pourraient le disputer à toutes avec avantages. La plupart de ces nymphes étaient nues, car les hommes et les vieilles, qui les accompagnaient, leur avaient ôté le pagne dont ordinairement elles s’enveloppent. Elles nous firent d’abord, de leurs pirogues, des agaceries où, malgré leur naïveté, on découvrait quelque embarras; soit que la nature ait partout embelli le sexe d’une timidité ingénue, soit que, même dans les pays où règne encore la franchise de l’âge d’or, les femmes paraissent ne pas vouloir ce qu’elle désirent le plus. Les hommes, plus simples ou plus libres, s’énoncèrent bientôt plus clairement. Ils nous pressaient de choisir une femme, de la suivre à terre, et leurs gestes peu équivoques démontraient la manière dont il fallait faire connaissance avec elles. Je le demande: comment retenir au travail, au milieu d’un spectacle pareil, quatre cents Français, jeunes, marins, et qui depuis six mois n’avaient pas vu de femmes ? Malgré toutes les précautions que nous pûmes prendre, il entra à bord une jeune fille qui vint sur le gaillard d’arrière se placer à une des écoutilles qui sont au-dessus du cabestan ; cette écoutille était ouverte pour donner de l’air à ceux qui viraient. La jeune fille laissa tomber négligemment un pagne qui la couvrait et parût aux yeux de tous, telle que Vénus se fit voir au berger Phrygien. Elle en avait la forme céleste. Matelots et soldats s’empressaient pour parvenir à l’écoutille, et jamais cabestan ne fut viré avec une pareille activité.

Nos soins réussirent cependant à contenir ces hommes ensorcelés, le moins difficile n’avait pas été de parvenir à me contenir moi-même. Un seul Français, mon cuisinier, qui malgré les défenses avait trouvé le moyen de s’échapper, nous revint bientôt plus mort que vif. A peine eut-il mis pied à terre, avec la belle qu’il avait choisie, qu’il se vit entouré par une foule d’Indiens qui le déshabillèrent dans un instant, et le mirent nu de la tête aux pieds. Il se crut perdu mille fois, ne sachant où aboutiraient les exclamations de ce peuple, qui examinait en tumulte toutes les parties de son corps. Après l’avoir bien considéré, ils lui rendirent ses habits, remirent dans ses poches tout ce qu’ils en avaient tiré, et firent approcher la fille en le pressant de contenter les désirs qui l’avaient amené à terre avec elle. Ce fut en vain. Il fallut que les Insulaires ramenassent à bord le pauvre cuisinier, qui me dit que j’aurais beau le réprimander, que je ne lui ferais jamais autant de peur qu’il venait d’en avoir à terre.

Anonyme

On a vu les obstacles qu’il avait fallu vaincre pour parvenir à mouiller nos ancres ; lorsque nous fûmes amarrés, je descendis à terre avec plusieurs officiers, afin de reconnaître un lieu propre à faire de l’eau. Nous fûmes reçus par une foule d’hommes et de femmes qui ne se lassaient point de nous considérer ; les plus hardis venaient nous toucher, ils écartaient même nos vêtements, comme pour vérifier si nous étions absolument faits comme eux ; aucun ne portait des armes, pas même des bâtons. Ils ne savaient comment exprimer leur joie de nous recevoir. Le chef de ce canton nous conduisit dans sa maison et nous y introduisit. Il y avait dedans cinq ou six femmes et un vieillard vénérable. Les femmes nous saluèrent en portant la main sur la poitrine, et criant plusieurs fois tayo. Le vieillard était père de notre hôte. Il n’avait du grand âge que ce caractère respectable qu’impriment les ans sur une belle figure : sa tête ornée de cheveux blancs et d’une longue barbe, tout son corps nerveux et rempli ne montraient aucune ride, aucun signe de décrépitude. Cet homme vénérable parut s’apercevoir à peine de notre arrivée ; il se retira même sans répondre à nos caresses, sans témoigner ni frayeur, ni étonnement, ni curiosité : fort éloigné de prendre part à l’espèce d’extase que notre vue causait à tout ce peuple, son air rêveur et soucieux semblait annoncer qu’il craignait que ces jours heureux, écoulés pour lui dans le sein du repos, ne fussent troublés par l’arrivée d’une nouvelle race.

 

On nous laissa la liberté de considérer l’intérieur de la maison. Elle n’avait aucun meuble, aucun ornement qui la distinguât des cases ordinaires, que sa grandeur. Elle pouvait avoir quatre-vingts pieds de long sur vingt pieds de large.

 

 

Nous y remarquâmes un cylindre d’osier, long de trois ou quatre pieds et garni de plumes noires, lequel était suspendu au toit, et deux figures de bois que nous primes pour des idoles. L’une, c’était le dieu, était debout contre un des piliers ; la déesse était vis-a-vis, inclinée le long du mur, qu’elle surpassait en hauteur, et attachée aux roseaux qui le forment.

 

Ces figures mal faites et sans proportions avaient environ trois pieds de haut, mais elles tenaient à un piédestal cylindrique, vidé dans l’intérieur et sculpté à jour. Il était fait en forme de tour et pouvait avoir six à sept pieds de hauteur sur environ un pied de diamètre ; le tout était d’un bois noir fort dur.

 

Le chef nous proposa ensuite de nous asseoir sur l’herbe au dehors de sa maison, où il fit apporter des fruits, du poisson grillé et de l’eau ; pendant le repas, il envoya chercher quelques pièces d’étoffes et de grands colliers faits d’osier et recouverts de plumes noires et de dents de requins. Leur forme ne ressemble pas mal à celle de ces fraises immenses qu’on portait du temps de François Ier. Il en passa un au cou du chevalier d’Oraison, l’autre au mien, et distribua les étoffes.

 

Nous étions prêts à retourner à bord, lorsque le chevalier de Suzannet s’aperçut qu’il lui manquait un pistolet, qu’on avait adroitement volé dans sa poche. Nous le fîmes entendre au chef, qui sur-le-champ voulut fouiller tous les gens qui nous environnaient ; il en maltraita même quelques-uns. Nous arrêtâmes ses recherches, en tâchant seulement de lui faire comprendre que l’auteur du vol pourrait être la victime de sa friponnerie et que son larcin lui donnerait la mort.

Parkinson

Le chef et tout le peuple nous accompagnèrent jusqu’à nos bateaux. Prêts à y arriver, nous fûmes arrêtés par un insulaire d’une belle figure qui, couché sous un arbre, nous offrit de partager le gazon qui lui servait de siège. Nous l’acceptâmes ; cet homme alors se pencha vers nous, et, aux accords d’une flûte dans laquelle un autre Indien soufflait avec le nez, il nous chanta lentement une chanson harmonieuse : scène charmante et digne du pinceau de Boucher. Quatre insulaires vinrent avec confiance souper et coucher à bord. Nous leur fîmes entendre flûte, basse et violon, et nous leur donnâmes un feu d’artifice composé de fusées et de serpenteaux. Ce spectacle leur causa une surprise mêlée d’effroi.

Parkinson

Le 7 au matin, le chef, dont le nom est Ereti vint à bord. Il nous apporta un cochon, des poules, et le pistolet qui avait été pris la veille chez lui. Cet acte de justice nous en donna bonne idée. Cependant nous prîmes dans la matinée toutes nos dispositions pour descendre à terre nos malades et nos pièces à l’eau, et les y laisser en établissant une garde pour leur sûreté. Je descendis l’après-midi avec armes et bagages, et nous commençâmes à dresser le camp sur les bords d’une petite rivière, où nous devions faire notre eau. Ereti vit la troupe sous les armes et les préparatifs du campement sans paraître d’abord surpris ni mécontent. Toutefois, quelques heures après, il vint à moi accompagné de son père et des principaux du canton qui lui avaient fait des représentations à cet égard, et me fit entendre que notre séjour à terre leur déplaisait, que nous étions les maîtres d’y venir le jour tant que nous voudrions, mais qu’il fallait coucher la nuit à bord de nos vaisseaux. J’insistai sur l’établissement du camp, lui faisant comprendre qu’il nous était nécessaire pour faire de l’eau, du bois, et rendre plus faciles les échanges entre les deux nations. Ils tinrent alors un second conseil, à l’issue duquel Éreti vint me demander si nous resterions ici toujours ou si nous comptions repartir, et dans quel temps. Je lui répondis que nous mettrions à la voile dans dix-huit jours, en signe duquel nombre je lui donnai dix-huit petites pierres : sur cela nouvelle conférence à laquelle on me fit appeler. Un homme grave, et qui paraissait avoir du poids dans le conseil, voulait réduire à neuf les jours de notre campement; j’insistai pour le nombre que j’avais demandé, et enfin ils y consentirent.

 

De ce moment la joie se rétablit ; Éreti même nous offrit un hangar immense tout près de la rivière, sous lequel étaient quelques pirogues qu’il en fit enlever sur-le-champ.

Parkinson

Nous dressâmes dans ce hangar les tentes pour nos scorbutiques, au nombre de trente-quatre, douze de la Boudeuse et vingt-deux de l’Étoile, et quelques autres nécessaires au service. La garde fut composée de trente soldats, et je fis aussi descendre des fusils pour armer les travailleurs et les malades. Je restai à terre la première nuit qu’Ereti voulut aussi passer dans nos tentes. Il fit apporter son souper qu’il joignit au nôtre, chassa la foule qui entourait le camp et ne retint avec lui que cinq ou six de ses amis. Après souper, il demanda des fusées, et elles lui firent pour le moins autant de peur que de plaisir. Sur la fin de la nuit, il envoya chercher une de ses femmes qu’il fit coucher dans la tente de M. de Nassau. Elle était vieille et laide.

 

La journée suivante se passa à perfectionner notre camp. Le hangar était bien fait et parfaitement couvert d’une espèce de natte. Nous n’y laissâmes qu’une issue, à laquelle nous mîmes une barrière et un corps-de-garde. Éreti, ses femmes et ses amis avaient seuls la permission d’entrer ; la foule se tenait en dehors du hangar : un de nos gens, une baguette à la main, suffisait pour les faire écarter. C’était là que les insulaires apportaient de toutes parts des fruits, des poules, des cochons, du poisson et des pièces de toile, qu’ils échangeaient contre des clous, des outils, des boutons, des perles fausses et mille autres bagatelles qui étaient des trésors pour eux. Au reste, ils examinaient attentivement ce qui pouvait nous plaire ; ils virent que nous cueillions des plantes antiscorbutiques et qu’on s’occupait aussi à chercher des coquilles. Les femmes, les enfants ne tardèrent pas à nous apporter à l’envi des paquets des mêmes plantes qu’ils nous avaient vus ramasser, et des paniers remplis de coquilles de toutes les espèces. On payait leurs peines à peu de frais.

Ce même jour, je demandai au chef de m’indiquer du bois que je pusse couper. Le pays bas où nous étions n’est couvert que d’arbres fruitiers et d’une espèce de bois plein de gomme et de peu de consistance ; le bois dur vient sur les montagnes. Éreti me marqua les arbres que je pouvais couper et m’indiqua même de quel côté il les fallait faire tomber en les abattant. Au reste, les insulaires nous aidaient beaucoup dans nos travaux ; nos ouvriers abattaient les arbres et les mettaient en bûches que les gens du pays transportaient aux bateaux ; ils aidaient de même à faire l’eau, emplissant les pièces et les conduisant aux chaloupes. On leur donnait pour salaire des clous, dont le nombre se proportionnait au travail qu’ils avaient fait.

 

La seule gêne qu’on eut, c’est qu’il fallait sans cesse avoir l’œil à tout ce qu’on apportait à terre, à ses poches même ; car il n’y a point en Europe de plus adroits filous que les gens de ce pays.

 

Cependant il ne semble pas que le vol soit ordinaire entre eux.

 

Rien ne ferme dans leurs maisons, tout y est à terre ou suspendu, sans serrure ni gardiens. Sans doute la curiosité pour des objets nouveaux excitait en eux de violents désirs, et d’ailleurs il y a partout de la canaille. On avait volé les deux premières nuits, malgré les sentinelles et les patrouilles, auxquelles on avait même jeté quelques pierres. Les voleurs se cachaient dans un marais couvert d’herbes et de roseaux, qui s’étendait derrière notre camp. On le nettoya en partie, et j’ordonnai à l’officier de garde de faire tirer sur les voleurs qui viendraient dorénavant. Éreti lui-même me dit de le faire, mais il eut grand soin de montrer plusieurs fois où était sa maison, en recommandant bien de tirer du côté opposé. J’envoyais aussi tous les soirs trois de nos bateaux armés de pierriers et d’espingoles se mouiller devant le camp.

Parkinson

Au vol près, tout se passait de la manière la plus amiable. Chaque jour nos gens se promenaient dans le pays sans armes, seuls ou par petites bandes. On les invitait à entrer dans les maisons, on leur y donnait à manger ; mais ce n’est pas à une collation légère que se borne ici la civilité des maîtres de maisons ; ils leur offraient des jeunes filles ; la case se remplissait à l’instant d’une foule curieuse d’hommes et de femmes qui faisaient un cercle autour de l’hôte et de la jeune victime du devoir hospitalier ; la terre se jonchait de feuillage et de fleurs et des musiciens chantaient aux accords de la flûte une hymne de jouissance. Vénus est ici la déesse de l’hospitalité et son culte n’y admet pas de mystères, et chaque jouissance est une fête pour la nation. Ils étaient surpris de l’embarras qu’on témoignait ; nos moeurs ont proscrit cette publicité. Toutefois, je ne garantirais pas qu’aucun n’ait vaincu sa répugnance et ne se soit conformé aux usages du pays.

 

 

 

Anonyme

J’ai plusieurs fois été, moi second ou troisième, me promener dans l’intérieur. Je me croyais transporté dans le jardin d’Eden ; nous parcourions une plaine de gazon couverte de beaux arbres fruitiers et coupée de petites rivières qui entretiennent une fraîcheur délicieuse, sans aucun des inconvénients qu’entraîne l’humidité. Un peuple nombreux y jouit des trésors que la nature verse à pleines mains sur lui. Nous trouvions des troupes d’hommes et de femmes assises à l’ombre des vergers ; tous nous saluaient avec amitié ; ceux que nous rencontrions dans les chemins se rangeaient à côté pour nous laisser passer ; partout nous voyions régner l’hospitalité, le repos, une joie douce et toutes les apparences du bonheur.

 

Je fis présent au chef du canton où nous étions d’un couple de dindes et de canards mâles et femelles ; c’était le dernier de la veuve. Je lui proposai aussi de faire un jardin à notre manière, et d’y semer différentes graines, proposition qui fut reçue avec joie.

 

En peu de temps, Éreti fit préparer et entourer de palissades le terrain qu’avaient choisi nos jardiniers. Je le fis bêcher ; ils admiraient nos outils de jardinage. Ils ont bien aussi autour de leurs maisons des espèces de potagers garnis de giraumons, de patates, d’ignames et d’autres racines. Nous leur avons semé du blé, de l’orge, de l’avoine, du riz, du maïs, des oignons et des graines de toute espèce. Nous avons lieu de croire que ces plantations seront bien soignées, car ce peuple nous a paru aimer l’agriculture, et je crois qu’on l’accoutumerait facilement à tirer parti du sol le plus fertile de l’univers.

Parkinson

Les premiers jours de notre arrivée, j’eus la visite du chef d’un canton voisin, qui vint à bord avec un présent de fruits, de cochons, de poules et d’étoffes. Ce seigneur, nommé Toutaa, est d’une belle figure et d’une taille extraordinaire. Il était accompagné de quelques-uns de ses parents, presque tous hommes de six pieds. Je leur fis présent de clous, d’outils, de perles fausses et d’étoffes de soie. Il fallut lui rendre visite chez lui ; nous fûmes bien accueillis et l’honnête Toutaa m’offrit une de ses femmes fort jeune et assez jolie.

 

L’assemblée était nombreuse, et les musiciens avaient déjà entonné les chants de l’hyménée. Telle est la manière de recevoir les visites de cérémonie.

 

 

 

 

Le 10, il y eut un insulaire tué, et les gens du pays vinrent se plaindre de ce meurtre. J’envoyai à la maison où avait été porté le cadavre; on vit effectivement que l’homme avait été tué d’un coup de feu. Cependant on ne laissait sortir aucun de nos gens avec des armes à feu, ni des vaisseaux ni de l’enceinte du camp. Je fis sans succès les plus exactes perquisitions pour connaître l’auteur de cet infâme assassinat. Les insulaires crurent sans doute que leur compatriote avait eu tort, car ils continuèrent à venir à notre quartier avec leur confiance accoutumée. On me rapporta cependant qu’on avait vu beaucoup de gens emporter leurs effets à la montagne, et que même la maison d’Éreti était toute démeublée. Je lui fis de nouveaux présents, et ce bon chef continua à nous témoigner la plus sincère amitié.

 

Cependant je pressais nos travaux de tous les genres, car, encore que cette relâche fût excellente pour nos besoins, je savais que nous étions mal mouillés. En effet, quoique nos câbles, paumoyés presque tous les jours, n’eussent pas encore paruragué, nous avions découvert que le fond était semé de gros corail, et d’ailleurs, en cas d’un grand vent du large, nous n’avions pas de chasse. La nécessité avait forcé de prendre ce mouillage sans nous laisser la liberté du choix, et bientôt nous eûmes la preuve que nos inquiétudes n’étaient que trop fondées.

 

Le 12 à cinq heures du matin, les vents étant venus au sud, notre câble du sud-est et le grelin d’une ancre à jet, que nous avions par précaution allongée dans l’est-sud-est, furent coupés sur le fond.

 

[…]

 

 

L’après-midi, [le vent] calma et passa à l’est. Nous allongeâmes alors dans le sud-est une ancre à jet et l’ancre reçue de I’Etoile, et j’envoyai un bateau sonder dans le nord, afin de savoir s’il n’y aurait pas un passage ; ce qui nous eût mis à portée de sortir presque de tout vent. Un malheur n’arrive jamais seul : comme nous étions tous occupés d’un travail auquel était attaché notre salut, on vint m’avertir qu’il y avait eu trois insulaires tués ou blessés dans leurs cases à coups de baïonnettes, que l’alarme était répandue dans le pays, que les vieillards, les femmes et les enfants fuyaient vers les montagnes emportant leurs bagages et jusqu’aux cadavres des morts, et que peut-être allions-nous avoir sur les bras une armée de ces hommes furieux. Telle était donc notre position de craindre la guerre à terre au même instant où les deux navires étaient dans le cas d’y être jetés. Je descendis au camp, et, en présence du chef, je fis mettre aux fers quatre soldats soupçonnés d’être les auteurs du forfait ; ce procédé parut les contenter.

 

Je passai une partie de la nuit à terre, où je renforçai les gardes, dans la crainte que les insulaires ne voulussent venger leurs compatriotes. Nous occupions un poste excellent entre deux rivières distantes l’une de l’autre d’un quart de lieue au plus ; le front du camp était couvert par un marais, le reste était la mer, dont assurément nous étions les maîtres. Nous avions beau jeu pour défendre ce poste contre toutes les forces de l’île réunies ; mais heureusement, à quelques alertes près occasionnées par des filous, la nuit fut tranquille au camp.

 

Ce n’était pas de ce côté que mes inquiétudes étaient les plus vives.

La crainte de perdre les vaisseaux à la côte nous donnait des alarmes infiniment plus cruelles. Dès dix heures du soir les vents avaient beaucoup fraîchi de la partie de l’est avec une grosse houle, de la pluie, des orages et toutes les apparences funestes qui augmentent l’horreur de ces lugubres situations. Vers deux heures du matin, il passa un grain qui chassait les vaisseaux en côte : je me rendis à bord, le grain heureusement ne dura pas ; et, dès qu’il fut passé, le vent vint de terre. L’aurore nous amena de nouveaux malheurs ; notre câble du nord-ouest fut coupé ; le grelin que nous avait cédé l’Etoile et qui nous tenait sur son ancre à jet, eut le même sort peu d’instants après ; la frégate alors, venant à l’appel de l’ancre et du grelin du sud-est, ne se trouvait pas à une encâblure de la côte où la mer brisait avec fureur. Plus le péril devenait instant, plus les ressources diminuaient ; les deux ancres, dont les câbles venaient d’être coupés, étaient perdues pour nous ; leurs bouées avaient disparu, soit qu’elles eussent coulé, soit que les Indiens les eussent enlevées dans la nuit. C’était déjà quatre ancres de moins depuis vingt-quatre heures, et cependant, il nous restait encore des pertes à essuyer.

 

A dix heures du matin le câble neuf que nous avions entalingué sur l’ancre de deux mille sept cents de l’Etoile, laquelle nous tenait dans le sud-est, fut coupé, et la frégate, défendue par un seul grelin, commença à chasser en côte. Nous mouillâmes sous barbe notre grande ancre, la seule qui nous restât en mouillage ; mais de quel secours nous pouvait-elle être? Nous étions si près des brisants que nous aurions été dessus avant que d’avoir assez filé de câble pour que l’ancre pût bien prendre fond. Nous attendions à chaque instant le triste dénouement de cette aventure, lorsqu’une brise du sud-ouest nous donna l’espérance de pouvoir appareiller.

Nos focs furent bientôt hissés ; le vaisseau commençait à prendre de l’air et nous travaillions à faire de la voile pour filer câble et grelin et mettre dehors, mais les vents revinrent presque aussitôt à l’est.

 

Cet intervalle nous avait toujours donné le temps de recevoir à bord le bout du grelin de la seconde ancre à jet de l’Étoile, qu’elle venait d’allonger dans l’est et qui nous sauva pour le moment. Nous virâmes sur les deux grelins et nous nous relevâmes un peu de la côte. Nous envoyâmes alors notre chaloupe à l’Étoile pour l’aider à s’amarrer solidement ; ses ancres étaient heureusement mouillées sur un fond moins perdu de corail que celui sur lequel étaient tombées les nôtres. Lorsque cette opération fut faite, notre chaloupe alla lever par son orin l’ancre de deux mille sept cents ; nous entalinguâmes dessus un autre câble et nous l’allongeâmes dans le nord-est ; nous relevâmes ensuite l’ancre à jet de l’Étoile, que nous lui rendîmes. Dans ces deux jours M. de la Giraudais, commandant de cette flûte, a eu la plus grande part au salut de la frégate par les secours qu’il m’a donnés ; c’est avec plaisir que je paye ce tribut de reconnaissance à cet officier, déjà mon compagnon dans mes autres voyages et dont le zèle égale les talents…

 

 

 

Cependant lorsque le jour était venu, aucun Indien ne s’était approché du camp; on n’avait vu naviguer aucune pirogue, on avait trouvé les maisons voisines abandonnées, tout le pays paraissait un désert. Le prince de Nassau, lequel avec quatre ou cinq hommes seulement s’était éloigné davantage, dans le dessein de rencontrer quelques insulaires et de les rassurer, en trouva un grand nombre avec Ereti environ à une lieue du camp. Dès que ce chef eut reconnu M. de Nassau, il vint à lui d’un air consterné. Les femmes éplorées se jetèrent à ses genoux, elles lui baisaient les mains en pleurant et répétant plusieurs fois : « Tayo, maté » ; « Vous êtes nos amis et vous nous tuez ». A force de caresses et d’amitié, il parvint à les ramener.

 

Je vis du bord une foule de peuple accourir au quartier : des poules, des cocos, des régimes de bananes embellissaient la marche et promettaient la paix. Je descendis aussitôt avec un assortiment d’étoffes de soie et des outils de toute espèce ; je les distribuai aux chefs, en leur témoignant ma douleur du désastre arrivé la veille et les assurant qu’il serait puni. Les bons insulaires me comblèrent de caresses, le peuple applaudit à la réunion, et en peu de temps la foule ordinaire et les filous revinrent à notre quartier, qui ne ressemblait pas mal à une foire. Ils apportèrent le jour et le suivant plus de rafraîchissements que jamais. Ils demandèrent aussi qu’on tirât devant eux quelques coups de fusil ; ce qui leur fit grand peur, tous les animaux tirés ayant été tués raides.

Extrait du journal de Commerson

Nous travaillâmes tout le jour et une partie de la nuit à finir notre eau, à déblayer l’hôpital et le camp. J’enfouis près du hangar un acte de prise de possession, inscrit sur une planche de chêne, avec une bouteille bien fermée et luttée, contenant les noms des officiers des deux navires. J’ai suivi cette même méthode pour toutes les terres découvertes dans le cours de ce voyage. Il était deux heures du matin avant que tout fût à bord ; la nuit fut assez orageuse pour nous causer encore de l’inquiétude, malgré la quantité d’ancres que nous avions à la mer. […]

 

Dès l’aube du jour, lorsqu’ils s’aperçurent que nous mettions à la voile, Éreti avait sauté seul dans la première pirogue qu’il avait trouvée sur le rivage, et s’était rendu à bord. En y arrivant il nous embrassa tous ; il nous tenait quelques instants entre ses bras, versant des larmes et paraissant très affecté de notre départ. Peu de temps après, sa grande pirogue vint à bord chargée de rafraîchissements de toute espèce ; les femmes étaient dedans, et avec elles ce même insulaire qui, le premier jour de notre atterrage, était venu s’établir à bord de l’Étoile. Ereti fut le prendre par la main et me le présenta, en me faisant entendre que cet homme, dont le nom est Aotourou, voulait nous suivre, et me priant d’y consentir. Il le présenta ensuite à tous les officiers chacun en particulier, disant que c’était son ami qu’il confiait à ses amis, et il nous le recommanda avec les plus grandes marques d’intérêt. On fit encore à Éreti des présents de toute espèce, après quoi il prit congé de nous et fut rejoindre ses femmes, lesquelles ne cessèrent de pleurer tout le temps que la pirogue fut le long du bord. Il y avait aussi dedans une jeune et jolie jeune fille que l’insulaire qui venait avec nous alla embrasser. Il lui donna trois perles qu’il avait à ses oreilles, la baisa encore une fois, et malgré les larmes de cette jeune épouse ou amante, il s’arracha de ses bras et remonta dans le vaisseau.

Nous quittâmes ainsi ce bon peuple, et je ne fus pas moins surpris du chagrin que leur causa notre départ, que je l’avais été de leur confiance affectueuse à notre arrivée.

 

 

 

 

Jeune parisien éduqué dans les meilleurs salons, Bougainville commence sa vie adulte comme mathématicien, élève de d’Alembert, puis membre de la Royal Society de Londres. Il se tourne pourtant vers le grand large et entreprend une carrière militaire en tant qu’officier de marine. En 1756, il part combattre les Anglais au Canada, il négociera en 1760 la reddition de l’armée française, laquelle marque l’abandon des colonies françaises d’Amérique du Nord. Il revient ensuite en Europe pour combattre contre les troupes britanniques et prussiennes.

 

Navigateur et explorateur, il mène la première circumnavigation française de 1766 à 1769. Jeanne Baré, la maîtresse du botaniste de l’expédition, Commerson, embarquée clandestinement et déguisée en valet de chambre, deviendra quant à elle la première femme à faire le tour du monde.

 

Par la suite, Bougainville commandera plusieurs vaisseaux au cours de la guerre d’indépendance des Etats-Unis, échappera de peu à la Terreur révolutionnaire, et finira sa vie honoré, et grand mécène de l’horticulture. Il est enterré au Panthéon.

Son livre


Voyage autour du monde à bord de la « Boudeuse »
Consultable en ligne sur Gallica
Préférer l’édition de 1771 à l’édition de 1889 expurgée des (nombreux) passages contraires à la bonne morale.

 

Postérité


Supplément au Voyage de Bougainville, de Denis Diderot
Paru en 1772
Réédité chez Folio

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