L’Inde à vélo  par Jérémie Bonamant-Téboul, Nathalie Allavena

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1
Bons baisers du toit du monde
Au-delà de Leh, Ladakh
09.07.2014 - Voir la carte
2
Où poussent riz, moustaches et bonnes manières
Khana, Pendjab
31.08.2014 - Voir la carte
3
Rajat, perle d’or dans le collier des rencontres
Hanumangarh, Rajasthan
05.09.2014 - Voir la carte
4
Nuits au coeur de l’Inde
Entre Kolayat et Pokaran, Rajasthan
17.09.2014 - Voir la carte
5
Surjaram Bopa, une rencontre merveilleuse
Jaisalmer, Rajasthan
20.09.2014 - Voir la carte
6
Immaculée conception de la nature
Great Rann of Kachchh, Gujarat
03.10.2014 - Voir la carte
7
Navratri : un bal folk à la sauce Indienne
Un village de Little Rann of Kutch, Gujarat
04.10.2014 - Voir la carte
8
Au cœur du BIP
Bombay, Maharashtra
25.10.2014 - Voir la carte
9
La fin du monde, mer promise
Kanyakumari, Kerala
04.01.2015 - Voir la carte

Jérémie Bonamant-Téboul, Nathalie Allavena

Juley! (Salut en Ladakhi)

 

La route entre Manali et Leh est une route mythique. C’est l’un des parcours les plus chouettes à faire en vélo, praticable seulement 4 à 5 mois par an, lorsqu’elle n’est pas enfouie sous une épaisse couche de neige. Elle relie deux villes : au bout, il y a Manali, nichée dans le fond d’une vallée couverte de végétation tropicale ; au départ, il y a Leh, perchée sur la rive nord de la vallée de l’Indus, dans un décor totalement minéral. Et entre les deux, sur une distance de 600km, il faut franchir 5 cols dont deux au dessus de 5 000.

 

Nos mollets se mettent en marche. Un an que nous rêvons de ce premier coup de pédale, plusieurs mois que nous fantasmions sur ce pays mythique qui a marqué notre imaginaire collectif, et qui n’était qu’une masse verte et jaune sur le planisphère punaisée au-dessus du bureau… Maintenant on roule dessus, dis-donc !
On rêve. On ne pense pas que cela puisse réellement arriver, et nous voici sur nos vélos, avançant vers l’inconnu. On songe aux musiques qui vont résonner, aux sourires qu’on va croiser et aux idées qui nous attendent…

 

Départ matinal de Leh (3500m) pour une montée de 30 km avec environ 1500 m de dénivelé. Environ 3h30 pour effectuer les 25 premiers km de route goudronnée. Cela se complique par la suite, la piste est de moins en moins bonne ; les jambes un peu flagada, nous multiplions les arrêts photos … surtout pour nous permettre de récupérer notre souffle.

Des sommets couverts de neige, à plus de 6 000 mètres, barrent l’horizon d’un ciel parfaitement bleu. Tellement bleu que Photoshop a du passer par là.

Peu après, nous croisons quelques tentes : une école pour les enfants nomades.

Les enfants se sont pris d’affection pour la barbe (qui pousssssse) de Jérémie !

Sat sri akal ! (« Bonjour » en Penjabi)

 

Au coeur du territoire sikh, nous sommes invités de toute part, l’offre dépasse la demande. Quel bonheur pour un dessinateur ou un photographe, car vouloir les immortaliser pour leur apparence est conçu comme un grand honneur. Leur apparence serait le reflet de leur âme… Les rencontres nous conduisent à être invités chez le responsable du temple de la « petite » bourgade de Khana. Riches moments partagées avec cette famille déjà bien ouverte vers les contrées extérieures. L’aîné est déjà marié avec une Australienne, le 2ème fils, Rajinder, se mariera en novembre avec une Allemande.

 

Autre standing que celui des travailleurs des champs… Cuir, clim’ et internet illimité sont de circonstance. On découvre les mystères de l’enturbannage. Jérémie a tenté l’expérience, ça lui va très bien ! Petite leçon pour prendre le coup de main. Vidéo à l’appui, il va pouvoir s’entraîner !

 

L’hospitalité se fait au hasard des rencontres, ou d’elle-même quand nous demandons par exemple à poser la toile de tente à côté d’une maison, faute de pouvoir trouver un coin accessible, calme, sûr et propre dans la nature, éloigné du passage. Sinon nous prenons goût à dormir dans la nature, et plutôt que l’hôtel « 4 étoiles », nous recherchons le « mille étoiles » de la voûte céleste au-dessus de la tente.
Le plus souvent, on mange dans des petits restaurants qui ne sont pas plus chers que les produits achetés au marché. Et tellement meilleur que ce que nous pourrions préparer avec notre petit réchaud à bois. A cela s’ajoutent les invitations spontanées, il ne se passe pas une journée sans que nous soient proposés dhals, tchais, eau, coca… Sur 2 semaines, la moitié de nos repas furent offerts !

Namascar ! (Encore une autre manière de dire « Bonjour » dans les Etats du nord de l’Inde).

 

Cette bourgade tient son nom de Hanuman, le dieu à tête de singe. Uniquement pour des raisons esthétiques, c’est la divinité préférée de Jérémie, sans doute un Œdipe refoulé… Nous arrivons dans un village à l’échelle du pays. A peine 150 000 âmes, mais un épouvantable conglomérat urbain où nous nous perdons 100 fois. La foule nous happe aussitôt, comme des feuilles mortes dans une bourrasque.

 

« ENFIN ! », dirons nous, car après 1100 kilomètres parcourus, nous commencions à nous demander si le fameux BIP (Bordel Indien Permanent, ndlr) était un mythe…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous avons trouvé à être hébergés chez un jeune homme du nom de Rajat. Dès notre arrivée, nous sommes considérés comme des enfants de la maison. Dans cette grande bâtisse vivent les parents de Rajat, ses grands-parents paternels et un de ses petits frères. L’autre est parti étudier ailleurs. Pour 50 Rps/repas (70 ct d’euros), une femme vient préparer à manger tous les jours hormis le dimanche soir. Une autre vient aussi tous les jours pour le ménage. Famille plutôt aisée donc.

 

Tous sont à nos petits soins… Ce repos familial est accueilli avec grand plaisir de notre côté. Plaisir partagé car on sent que c’est un honneur pour eux. Nous sommes observés avec grande curiosité à l’extérieur des murs de sa maison. Rajat a vu un blanc dans sa ville, une fois, c’était il y a 10 ans.

 

Depuis le décès de son oncle, Rajat, qui a étudié à Bombay, est revenu pour soutenir son père dans l’entreprise familiale. Ils produisent de l’huile de moutarde, de la farine, empaquètent la paille en été et produisent du coton en hiver. Ils se servent de l’huile de moutarde pour tout : Rajat se coiffe même avec ! Ils récupèrent aussi matin et soir le lait des vaches pour leur utilisation personnelle. 20 personnes travaillent au total pour eux.

Seulement 10 à 15% des mariages sont des « mariages d’amour » nous raconte Rajat. Les autres sont des mariages « arrangés » par les familles ou choisis par Dieu, suivant les versions de nos interlocuteurs. Dans cette famille pourtant moderne et « ouverte d’esprit », les parents proposent un(e) prétendant(e) et les enfants donnent leur avis. Rajat en est à plusieurs refus. C’est le devoir des parents de trouver un bon époux/épouse pour son enfant.


 

« Tu cherches ? », lui demande-t-on.
« Non, c’est à eux de gérer ça. ». C’est leur responsabilité.
Gloups, il a plus de 30 ans, et c’est chose commune en Inde…

 

La réputation joue un grand rôle dans le choix et peut dépasser la volonté de la femme si c’est vraiment une « bonne affaire ». Mais apparemment il n’est pas obligatoire de se « réserver » pour le mariage. Les découvertes de l’amour sont possibles avant, tout dépend de l’envie et du tempérament de chacun (et des pressions de l’entourage…). Rajat nous apprend aussi qu’en Inde il est interdit de connaître le sexe de son enfant.

 

Avant la naissance (on précise, même si cela va sans dire).

 

 

La mère de Rajat a abandonné sa famille et sa ville pour rejoindre la maison de son conjoint. Et en bonne épouse, elle est femme au foyer ; prépare à manger, nettoie et range tout. Tellement que son fils dit à Nathalie : « Mais elle adore ça, elle fait ça toute la journée ! ». Un rôle tellement bien ancré qu’il masque le reste. Des bribes de volonté cachées arrivent aux oreilles de Nathalie…

 

Mais nous sommes optimistes pour l’avenir des femmes indiennes. L’évolution est lente mais existante. Comme chez nous, les grands-parents sont dépassés par leurs petits enfants. Internet, les films, l’Occident et les USA arrivent à grand flot et chamboulent les mentalités. Le féminisme ne va pas tarder à se faire entendre… On y croit.

 

 

PLUIE : n.f.
Phénomène caractérisé par la chute de millions de litres d’eau venant du ciel et dont on ne sait jamais combien de temps ça va durer.
Syn : cauchemard du cyclo-voyageur.

 

On l’espérait, juste pour se rafraîchir un peu. Sans oser l’affirmer, de peur qu’elle nous empêche de pédaler…
L’air dégage ce parfum d’humus qui précède les orages.
Le ciel menace en soirée, puis soudain un concert d’éclairs et de pluie torrentielle retentit. « Moonsoon !!!! », s’exclame l’Inde toute entière devant cette bénédiction céleste. Ils nous l’avaient bien dit, qu’elle avait été toute petite cette année. On ne l’avait pas encore croisée. A charge de revanche, elle revient en force !
La mousson nous semble être une grande chasse d’eau qui fuit de temps en temps. Ici elle touche à sa fin, et chaque goutte est très appréciée. Tout le monde regarde le ciel, les gens ont très chaud… et quand la pluie arrive, évidemment, chacun sort et se baigne, se refroidit, les vélos aussi.

 

Il a plu toute la nuit.

 

Et comme chez Rajat une partie du plafond du salon est une grille ouverte sur le ciel, l’eau monte. Et encore, c’était pire avant les travaux pour surélever le reste de la maison. Avant, il n’y avait pas du tout de plafond dans le salon et toute la maison baignait dans 30cm de flotte à chaque gros orage… Ils prennent ça de loin et gèrent en conséquence. Incompréhensible pour nous.

 

 

Le paysage change… Les bas-côtés s’assèchent. Petit à petit, le sable apparaît sous les touches de végétation qui se raréfient kilomètre après kilomètre…
Il fait quarante degrés. Sans cesser de pédaler, nous buvons 5 litres d’eau par jour. Nous veillons à uriner régulièrement, signe que la déshydratation n’est pas encore là. Nous transpirons tellement que la sueur assure à elle seule presque toute l’élimination dont notre corps a besoin. Ce soleil là n’est pas celui qui donne envie de sortir et profiter de la vie. C’est celui qui colle les chiens au sol. Il brûle la terre et pompe les hommes.

 

Nous dormons très régulièrement dans ces Dhabas / restaurants dont nous avons déjà parlé. Des lits posés au bord de la route, un repas, un seau pour se laver (quand il fait jour pour Jérémie, quand il fait nuit pour Nathalie), et un dodo au ventilateur naturel qu’est le vent. Avec la fatigue nous avons l’impression d’être ivres. Une fois le camp installé, nous tombons dans nos duvets. L’inde nous emprisonne de sa nuit colossale. Même dans notre tente, l’Inde est là. Loin de se laisser vaincre par notre tentative de sommeil, elle se rapproche, s’impose, se gonfle d’une terrible existence sonore.

 

Pause douche et lessive ; les routiers apprécient ce bassin mis à disposition par les dhabas.

L’Inde médiévale surgit du désert. Jaillit au loin une grande masse rocheuse, des murailles, des bastions, des tours : une forteresse posée sur le rocher.
A l’époque féodale, le Rajasthan comptait des milliers de seigneurs féodaux qui se livraient bataille et tenaient tête aux armées Musulmanes descendues d’Afghanistan.
Chacune des grandes villes du Rajasthan, Jaipur, Jodhpur, Udaipur et bien sûr… Jaisalmer, possède sa forteresse, son palais. A l’intérieur, c’est une succession de palais et de temples taillés dans le grès, tous plus magnifiques les uns que les autres – comme souvent dans ces villes préservées, les vendeurs de rue et autres guides touristiques sont tellement aggressifs qu’on veut fuir ces merveilles pour retrouver des relations humaines aussi authentiques que les dentelles de pierre.

 

Alors, on réenfourche nos vélos et pour admirer un « Sunset point » dûment marqué sur la carte. Magnifique vue sur la citadelle… Nous sommes bercés par le son mélodieux d’un curieux instrument.
Bien plus discret que les autres musiciens de la ville, cet homme d’une quarantaine d’année joue avec un large sourire, sans chercher les regards ni faire l’aumône aux touristes. Alors que les autres musiciens s’arrêtent quand un touriste s’éloigne et reprennent leur chant de manière « forcée » lorsque le suivant s’approche, lui a joué sans discontinuité une musique d’ambiance. Vient qui veut, regarde qui veut les CD qu’il a devant lui. Lorsque les groupes de touristes, bruyants et pressés, quittent l’endroit par paquet, il ne reste que les plus calmes, ceux qui n’ont pas gesticulé pour prendre 10 000 photos de la femme qui porte la moindre perle…

Nathalie ne résiste pas à l’envie de lui demander de manipuler son instrument. Surjaram se rend compte rapidement que 15 ans de violoncelle lui permettent une prise en main rapide. La discussion s’engage, et se poursuit par une invitation à manger chez lui.
Très fier de son parcours, il nous raconte en détail sa vie précaire de musicien. Son père, son grand-père et son arrière-grand-père étaient musiciens. Ils font partie de la caste des « Bopa », la caste des musiciens, tout comme sa femme. Après la mort de son père, quand il n’était encore qu’un enfant, il fut un peu livré à lui-même car sa maman était débordée par ses 7 frères et sœurs plus âgés que lui. A 11 ans, son oncle l’envoie à Jaisalmer. Il ne sait pas faire grand-chose, ne parle ni hindi ni anglais, ne sait ni lire ni écrire. Pendant une quinzaine d’années, il gagne quelque roupies comme agriculteur, de quoi s’acheter un dhal et des chapatis, une biri (cigarette) chaque jour, et dormir sur une carpette.
Quelques années après, il s’installe auprès d’autres musiciens et apprend à jouer en les regardant. Peu à peu, il gagne ses roupies en faisant de la musique pour les touristes dans la rue. Il apprend l’anglais à leur contact, langue qu’il maîtrise plutôt bien par rapport aux autres Indiens.

 

Vers la trentaine, son oncle et ses parents lui choisissent une femme de 15 ans plus jeune que lui. Il la « découvre » le jour du mariage. Elle aussi. Sans enfant, une femme se doit de mettre un voile devant son visage. A partir d’un ou deux enfants, elle peut se découvrir. Les personnes âgées n’en ont souvent plus du tout. Antra, sa femme donc, s’est mariée avec lui à l’âge de 15 ans. A 16 ans, elle accouchait de son 1er enfant.

Aujourd’hui, à 27 ans, elle est maman de six enfants. La 1ère fille (7 ans et demi) reste à la maison pour s’occuper des plus petits. Elle confectionne deux fournées de chapati par jour. D’ici 1 ou 2 ans, quand les petits auront grandi, elle pourra aller à l’école. Les deux garçons suivants vont à l’école. Leurs parents en sont très fiers. Ils les premiers de leurs familles. L’école n’est pas donnée, elle coûte 300 roupies/mois, plus livres et vêtements.

 

Maintenant Surjaram donne des cours à des Indiens et à des Européens. Certains restent même plusieurs mois, venant le voir chaque jour pour se former. Il vend des CDs de musique trad enregistrés par son oncle, et joue dans la rue le matin pour vendre des instruments de mauvaise facture à des touristes. Il en a quand même toujours un ou deux bons sous le coude pour les vendre à un « vrai » musicien de passage. C’est l’instrument sur lequel il joue actuellement qu’il vend à Nathalie. Il va donc prendre un autre de ses instruments, il va jouer dessus tous les jours pour « le faire », jusqu’à ce qu’il le vende à un autre musicien qui a besoin d’un vrai instrument et pas d’un jouet, et ainsi de suite…

 

A la fin de la soirée, Nathalie est sous le charme et sent que cet instrument va venir se joindre à ses sacoches. Mais qu’en est-il de cette nouvelle bête ? C’est un Ravanhattha, un instrument à 16 cordes du Rajasthan. Une seule corde est frottée par un archet, en crin de cheval tout comme la corde elle-même. Les autres cordes, en métal, servent pour la résonance. Chaque corde est accordée sur un des tons de la gamme de l’instrument. Nous restons donc deux jours de plus pour que Nathalie bénéficie de son savoir.

Cho docile de kem ! (Manière de dire « Bonjour » en Gujarati , langue indo-aryenne de l’état du Gujarat).

 

Nous avons fait ce crochet de plusieurs centaines de kilomètres pour l’apprécier, elle, cette magnifique réserve naturelle, ou lui ce fameux « Great Rann of Kachchh» (avec trois -h, c’est écrit comme ça sur les cartes, mais prononcez-le comme vous voulez, nous ne vous en tiendrons pas rigueur). Le paysage se mue en plaine aride puis en croûte saline traversée par des lignes de haute tension.

 

Nous arrivons après la mousson, ce qui rend le Kutch encore plus surréaliste, à moitié submergé dans l’eau. Plus tard dans l’année, il s’agit d’un tronçon gigantesque de sel blanc prenant l’apparence d’un désert blanc.

 

 

 

 

 

 

Navratri (littéralement « neuf nuits ») est une fête hindoue qui célèbre, durant neuf nuits et dix jours, diverses déesses regroupées sous le nom de Shakti, l’énergie féminine divine. Elle est divisée en groupes de trois jours d’adoration, les fidèles recherchant la bénédiction des trois aspects de l’énergie féminine divine. Les trois derniers jours sont dédiés à l’adoration de la déesse de la sagesse, Sarasvatî, afin de connaître tous les succès dans la vie. C’est aussi une période d’introspection et de purification, et c’est traditionnellement une époque propice au lancement de nouvelles entreprises.

 

Nous nous retrouvons dans un petit village de quelques centaines d’habitants pour la fin de cette fête. Lors de notre arrivée en fin d’après-midi, un des instituteurs de l’école nous propose de planter la tente dans la cour de l’école. Le lendemain, nous devenons vite l’attraction de ce village endormi par les vacances scolaires (hé oui, c’est leur « Noël », 20 jours de vacances de gagnés !).

 

 

 

 

 

Le chef du village vient nous rendre visite ! (celui qui a l'instrument ;))

Explication du parcours, des vélos, des dessins, …

Namaskaram ! (« Bonjour » en Malayalam, langue dravidienne et langue officielle du Kerala).

 

Semaine de pèlerinage oblige, la plage est en effervescence, bondée de gens qui nous observent. Une personne nous demande d’où nous venons et de proche en proche toute la plage ou presque est au courant. Une ovation s’élève (on se croirait dans un Bollywood) lorsque nous soulevons nos vélos. Les gens veulent même se prendre en photo avec nous.

 

Cette plage est très banale, surtout qu’elle est remplie de blocs de caillou, et non de sable comme on le pensait. Mais en cet instant tant de fois imaginé, l’océan nous semble être le plus beau, le plus majestueux, le plus spectaculaire qu’on puisse contempler. Nous sommes là tous les trois, l’Océan et nous, et c’est tout ce qui compte. Et ici on peut voir autant le coucher de soleil que son lever le lendemain matin (et non en même temps …). Sur la même plage ! La classe quand même !

 

Il nous aura fallu 5 mois et demi de pédalage pour flirter avec les cieux dans l’Himalaya et ses cols à 5000, retrouver les rizières du Punjab, puis les terres arides du Rajasthan, poursuivre dans le Gujarat, se débattre dans la conurbation de Mumbai, longer la côte du Karnataka jusqu’à Goa, s’enfoncer dans les terres du Karnataka, gravir les Ghâts occidentaux du Kerala, avant de s’échouer au Cap Comorin. C’est là, après avoir poussé sur les pédales durant 5 500 km, que nous arrêtons.

On souffle quelques pensées entre les deux mers et l’océan, et on se retourne (la larme à l’œil) vers nos vélos et vers cette Inde qui nous a accueillis, nourris, logés, embrassés, comme le ferait une mère.

 

Nous gardons de l’Inde l’image d’une juxtaposition de contrastes. Le bruit et la fureur des villes, la chaleur et la poussière, le désordre, la saleté, la laideur… mais surtout la majesté de l’Himalaya, l’ivresse du désert, la beauté sereine des paysages tropicaux, l‘hospitalité merveilleuse des Indiens…
La dureté des choses de la vie, la lutte quotidienne des gens pauvres qui survivent, le sort des femmes, celui des intouchables… Mais aussi la ferveur des gens simples, leur amour des enfants, le sourire des hommes…

 

Le prochain reportage sera avec nos parents, qui après 6 mois de séparation nous ont rejoint pour deux semaines de visite autour de Delhi. Au programme : Jaipur, Taj Mahal, Temples, Bénarès… ET FROMAGE !

 

A la prochaine donc !

 

 

 

 

 

 

 

Originaires de Lyon, et vivant dans la Drôme, Jérémie et Nathalie sont d’abord réunis par leur pratique des musiques traditionnelles. Dans le civil, elle est psychothérapeute, lui est artiste autodidacte multifacettes (designer de figurines fantastiques, carnettiste, peintre, sculpteur, etc).

 
Jérémie avait déjà parcouru l’Afrique à vélo ; aussi, après un petit galop d’essai de 500km sur les routes de France, ils rendent les clefs de leur appartement et s’envolent pour l’Inde, un pays où ils n’ont jamais posé le pied, pour 6 mois de voyage !

 
Dans leurs valises, du Nutella pour le moral, et des crayons, pinceaux, appareil photo et caméra, pour restituer cette incroyable tranche de vie. On vous conseille vivement le récit complet de leurs aventures sur le blog de Jérémie : http://inde-a-velo.jeremiebt.com/projets/ Prévoyez un peu de temps, il y a de la matière…!

Plus d’informations

Le livre

1,2 kilos de souvenirs, 176 pages de couleurs et d’émotion
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Le DVD

84 minutes, 16/9 full HD
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