

est une revue en ligne consacrée au récit de voyage sous toutes ses formes – textes, photos, vidéos, dessins. Sur terre comme sur mer, d’ici ou d’ailleurs, suivez nos artistes-voyageurs sur les chemins du monde!
Extrait de la carte de Rio. (Combien de villes en une seule ?)
70 x 100 cm. 2013. Rio de Janeiro © Johanna Thomé de Souza
Cher lecteur,
Des bisous de Guaratiba, où nous profitons du calme et de la plage, à l’écart des bruits de la ville. Pourtant, nous sommes toujours à Rio. Eh oui, on l’associe souvent aux seuls quartiers touristiques d’Ipanema et Copacabana, alors qu’elle est en fait divisée en quatre zones (Nord, Ouest, Sud et le Centro), qui forment un territoire immense de 1260km2. A côté, avec ses 105 km², Paris paraît rikiki !
Guaratiba (Rénovant nos énergies)
A3. 2014. Rio de Janeiro © Johanna Thomé de Souza
Cher lecteur,
Voici déjà quelques mois que nous vivons à Rio de Janeiro. J’habite à Botafogo avec mon namorado brésilien et Johanna est installée à Copacabana; deux quartiers de la fameuse « Zone Sud ». De la fenêtre de Johanna, on voit la favela de Pavão-Pavãozinho. Immeubles / Favelas : le phénomène urbain de la « ville divisée », mis en lumière dès 1994 par le journaliste Zuenir Ventura (« cidade partida »), n’a pas fini de progresser à Rio. Les grands travaux liés à la Coupe du monde de football de 2014 et aux Jeux Olympiques de 2016 y sont notamment pour quelque chose.
La fièvre du mercredi soir (Demain est un autre jour)
A3. 2013. Rio de Janeiro © Johanna Thomé de Souza
Cher lecteur,
Le Carnaval est dans la rue ! Nous sommes allées au Sambodrome, bien sûr, et c’est sans doute le principal spectacle populaire de notre époque, mais ce qu’il ne faut pas rater à Rio, ce sont les fabuleux « blocos de rua » ! Ces « blocs » rassemblent les festivaliers à un moment et un endroit donnés, en pleine rue, pour défiler derrière un char thématique. Avant de t’y rendre, lecteur, renseigne-toi bien sur la marche à suivre, parce qu’à raison de 5 millions de participants, tu pourrais t’y perdre !
Confusion carnavalesque / Vamo ET.
A3. 2013. Rio de Janeiro © Johanna Thomé de Souza
Cher lecteur,
Avec Johanna, nous avons récemment assisté à une cérémonie Candomblê dans le « terreiro » (lieu de culte) de la franco-brésilienne Gisele, autrement appelée « Omindarewa ». Des heures durant, des « fils de saint » ont dansé en l’honneur de l' »orixá » (divinité) Ogum, au rythme cadencé des percussions. C’était beau, fascinant, troublant… Allan Kardec, Pierre Verger… Fi du cartésianisme ! Gisele s’inscrit dans cette lignée de Français, imprégnés de mysticisme, qui ont trouvé leur terre d’accueil au Brésil.
Terreiro de Gisele (Candomblé)
A3. 2012. Rio de Janeiro © Johanna Thomé de Souza
Cher lecteur,
Au marché, aujourd’hui, j’ai acheté des tas de fruits appétissants, aux noms envoûtants : jabuticaba, açaí, camu-camu… Le problème, c’est qu’au Brésil, du fait du manque de réglementation stricte, on ignore souvent l’origine des aliments et leur teneur en pesticide. L’autre souci, c’est cette malbouffe qui vient ruiner cette chance qu’ont les Brésiliens de bénéficier de la biodiversité la plus riche du monde pour faire d’eux la 5ème nationalité la plus touchée par l’obésité. En tout cas, à Rio, la divine noix de coco ne fait pas défaut !
Au marché, j'ai acheté
A4. 2012. Rio de Janeiro © Johanna Thomé de Souza
Cher lecteur,
Des bisous de la Praça Tiradentes, où Johanna a encore dansé le forró jusqu’à pas d’heure hier. De mon côté, certes, j’ai repris le modern-jazz chez Deborah Colker, mais après trois ans sur place, je suis frustrée d’avoir si peu progressé en danse brésilienne. Il faut dire qu’entre le forró, le samba, le frevo, le funk, etc., il y avait de quoi faire ! Je me mettrai peut-être au samba (mot masculin en portugais) à mon retour en France, tiens…
Forro da Lapa, Centro cultural Estudiantina
A3. 2013. Rio de Janeiro © Johanna Thomé de Souza
Cher lecteur,
Des bises de Paris. Je suis de retour en France depuis à peine un mois et voilà que ça chauffe à Rio et dans les autres grandes villes du Brésil. Johanna, elle, est témoin de cette période sans véritable précédent dans l’histoire du pays. Les manifestations dénonçant les injustices sociales du système brésilien se multiplient ! Ca ne durera pas mais, comme a dit Darcy Ribeiro, « il n’y a que deux options dans cette vie : se résigner ou s’indigner. Je ne me résignerai jamais. »
Toque de recolher / Couvre-feu (Et le gouvernement a réagi...)
A3. 2013. Rio de Janeiro © Johanna Thomé de Souza
Cher lecteur,
Nous espérons que ces quelques cartes postales t’ont donné envie d’en savoir plus sur Rio de Janeiro et le Brésil. Nous, ça ne nous a pas suffi. Nous avions tellement d’anecdotes, de souvenirs, de questions, que nous en avons fait un livre…
Camille Lebon
En tout, Camille a passé un tiers de sa vie par monts et par vaux. Au Portugal, en Pologne, au Brésil. Convaincue que voyager, ça fait les pieds. Après une étape parisienne à son retour de Rio, elle jette l’ancre à Marseille. Du haut de ses 33 ans, le voyage de sa vie se poursuit.
camillelebon(a)gmail.com
Johanna Thomé de Souza
Illustratrice franco-brésilienne, Johanna a d’abord parcouru le Brésil en famille et en vacances. Les disques de Chico Buarque ont bercé son enfance. En 2010, elle s’installe à Copacabana pour explorer la part lusophone de son identité. Depuis 2013, elle vit entre Rio, Paris et le Finistère.
johannatds(a)gmail.com
Rio Nosso, éditions de La Martinière, (2016)
Grand Prix Fondation d’entreprise Michelin du 17e Rendez-Vous du Carnet de voyage, à Clermont-Ferrand