Sea Gypsies : de l’autre côté du monde  par Nico Edwards

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1
L'Infinity
Îles Palau
25.12.2013 - Voir la carte
2
Southern Ocean
dans les mers du Sud...
20.01.2014 - Voir la carte
3
Piraterie écologique au Pôle sud
Cap Adare
02.03.2014 - Voir la carte
4
Tempête de glace
Mer de Ross
04.02.2014 - Voir la carte
5
De bons souvenirs
Patagonie
15.04.2014 - Voir la carte
6
Sur le chemin du retour
En route vers la Polynésie Française
02.08.2014 - Voir la carte

Nico Edwards

Les Sea Gypsies, c’est une communauté unique dans le Pacifique, de fous, d’aventuriers, de romantiques regroupés autour d’un homme et d’un bateau. L’homme, c’est Allemand du nom de Clemens Oestreich, un mélange bizarre d’idéaliste, de rêveur, de punk, d’environnementaliste, bref, c’est le Capitaine, il vit depuis 10 ans sur son bateau, avec sa famille et la communauté.

 

Et le bateau, c’est Infinity : un ketch gigantesque construit en ferrociment, c’est-à-dire très solide et très lourd. Des bateaux comme ça, y en a qu’un seul, il faut bien réaliser. Pas méga-confort, on y vit en dortoir et on amène ses compétences, sa bonne humeur, et on y vit des aventures incroyables ; Infinity se balade dans les plus beaux endroits du Pacifique, et y accomplit parfois des missions. L’année dernière, nous avons nettoyé des plages en Micronésie, assisté à la naissance d’un volcan, donné des cours d’éducation environnementale à des pêcheurs Mélanésiens… Parfois, c’est plus la fête, on va plonger dans des lagons et danser jusqu’à l’aube… Play hard, work hard, c’est la devise.

 

Et puis, en dignes héritiers de Thoreau, on va parfois appliquer quelques principes de désobéissance civile, aller embêter les foreurs de pétrole, les harponneurs de baleine…

 

 

Quand on vit dans des îles paradisiaques depuis dix ans, on a parfois envie de varier les plaisirs. Et puis, c’est l’avantage de vivre sur un bateau, on peut bouger. Alors, Capitaine Clemens a décidé de traverser le Pacifique Sud pour aller voir la Patagonie. Le problème, c’est qu’avec les vents, on ne fait pas ce qu’on veut – on était donc obligés de passer dans l’Océan Austral.

Tant qu’à faire, autant aller poser le pied sur l’Antarctique… Ca commence comme une blague, et on se retrouve avec un équipage au complet, femmes et enfants envoyés par avion, parce qu’on savait que ça allait taper fort, un ravitaillement en Nouvelle-Zélande avec la complicité de Greenpeace : c’est parti pour l’aventure !

Malheureusement, l’Infinity comme le Steve Erwin s’avèreront trop lents pour semer le harponnier – et le bateau-usine des Japonais peut s’enfuir pour commettre ses méfaits hors d’atteinte, sans témoins…

 

Tout de même, ça nous a fait plaisir de croiser les ninjas, d’autant plus qu’au bout de la course, ils nous ont donné de l’essence, du chocolat et on a pu monter sur leur bateau, sur lequel il y avait… des femmes…! Certaines nous ont même souri…

 

La vie de marin de haute mer a ses contraintes… Mais en attendant, nous ne sommes toujours pas sortis de l’Océan Austral, et le pire est à venir.

 

 

 

 

Quand on creuse un peu la question avec Ayack, voici les souvenirs immémorables qu’il a gardés:

 

« Quand tu es marin professionnel, tu peux vite tomber dans la routine. Là, on a vraiment vécu des moments d’exception. Y a un moment en particulier : on sortait juste de la tempête en Mer de Ross, ça avait bien tabassé pendant 48 heures. C’était pendant mon quart, et Clemens vient me voir pour me dire qu’on va couper le moteur pour effectuer des réparations. Ok, on y va barebone , on n’y voit rien, je surfe un bateau de 170 tonnes avec juste le gouvernail, je suis hyper concentré, si je me loupe, ça peut faire mal – face à moi il y a un ciel assez dramatique, de gros nuages lourds qui pèsent sur la côte déchirée d’icebergs, et là, le ciel se perce et les rayons solaires tombent sur le continent Antarctique.

 

C’était tellement beau, c’était comme une Epiphanie. Ca a été vraiment dur, ce voyage, j’ai eu des engelures, il faisait 2°C dans les cabines, les échardes de glace dès qu’on mettait le nez dehors. Ces moments, on a l’impression que c’est une récompense à le mesure de l’effort consenti.

 

On a choisi d’être là, on savait ce qui nous attendait. On se lance dans ce genre d’aventure pour se mesurer, en tout cas, moi, c’est pour ça que j’y suis allé. Je crois que c’est Tesson qui dit qu’il n’y a rien de plus dangereux que les fondrières de l’habitude. C’est moi, ça. C’est vraiment moi. »

Essentiellement autodidacte, Nico est un réalisateur / cameraman / monteur / homme à tout faire / technicien d’image numérique originaire d’une petite ville de Californie du Nord. Il a réalisé des projets pour des clients commerciaux, des ONG, des télévisions publiques et des documentaires. Il cherche à raconter des histoires captivantes de personnages qui vivent des modes de vie créatifs et alternatifs et qui élargissent les perceptions des gens sur les possibilités de la vie. Il est un membre honoraire de la famille Sea Gypsies.

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Le film en version intégrale (VOSTF)

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